LA PALISSADE, GALERIE ÉPHÉMÈRE
La Palissade est un espace qui donne carte blanche à Spacejunk Bayonne mis à disposition par la Ville de Bayonne. En plein coeur de la ville – face aux Halles, la Palissade est une surface offerte pour la valorisation de la création artistique. Chaque exposition donnera lieu à une nouvelle fresque et pendant la prochaine édition du Festival Points de Vue (du 17 au 21 octobre 2018) cet espace pourra accueillir les oeuvres de nouveaux artistes. Ce mois-ci, à l’occasion de la prochaine exposition “Abstract Street Art” dont le vernissage aura lieu 12 Avril 2018 nous avons eu l’honneur de convier l’artiste américain Augustine Kofie à réaliser une oeuvre à Bayonne accompagné de LX.one. Tous deux font partie du collectif Anglais “Agents of Change” formé en 2009 qui compte à ce jour 13 artistes travaillant sur la forme et l’espace.
AUGUSTINE KOFIE
©Damien Dohmen
Inspiré par la géométrie des blocs d’immeubles de l’univers urbain, Augustine Kofie a formé une esthétique rétro-futuriste qui transplante ses formes et ses angles dont l’essence, organique et hautement mathématique créé une sorte d’abstraction. Fruit d’un background Graffiti, Augustine Kofie montre une inclinaison pour certaines couleurs et techniques d’application, avec un amour profond pour l’illustration et le design primaire. Fasciné par les croquis, rendus architecturaux et les concepts de pré-production, Kofie joue avec les formes et les lignes, avec équilibre et profondeur, déformant et manipulant ses murs, ses illustrations, ses compositions, dans des arrangements nouveaux et dramatiques.
Né à Los Angeles, Kofie développe un instinct pour le dessin qui a été cultivé par la créativité de sa mère. Alors qu’elle étudiais les arts plastiques à UCLA, le jeune Kofie utilisait les fournitures qui traînaient dans la maison pour commencer à expérimenter de son côté. Alors au collège, il excellait déjà en dessin. Son éducation artistique n’est pas allée plus loin que le lycée, il a donc parfait sa technique en autodidacte en passant son temps à côtoyer le Graffiti dans les rues. Au milieu des années 90, il était considéré comme membre éminent de la scène Graffiti à Los Angeles.
©Damien Dohmen
Kofie a acquis par la même une bien meilleure compréhension d’une part de la couleur et de la superposition, de la perspective et de l’arrangement. Ainsi, le Graffiti n’a pas seulement donné à Kofie sa fondation technique, ça lui a aussi apporté la base de son amour pour la construction et la forme.
À travers le graffiti et le croquis de pièces de style « Wild Style » , il étire les lettres et les reconstruit, leur donne des points de perspectives variés, fabriquant des formes en dehors de l’espace. Kofie en alors venu à comprendre la base architecturale du graffiti, une appréhension qui l’a poussée à se concentrer sur le linéaire plutôt que les aspects alphabétiques de son travail. Ayant également ressenti l’honnête contribution à la scène graffiti de L.A, l’évolution de Kofie a porté du sens et il en est vite arrivé à déformer et manipuler son travail, dans le but de re-contribuer et redistribuer de la nouveauté.
Développant alors son esthétique en une quasi pure abstraction, dominé par de simples carrés, triangles et cercles qui constituent notre univers structurel, le désir insatiable de Kofie est d’expérimenter et d’explorer son environnement visuel. Cela signifiait qu’il devait s’engager dans un test constant de son propre état d’esprit et idées préconçues, chacun de ses travaux explore de solution géométriques en réponse à un problème graphique. Cet Artiste met toute son âme dans son travail et dans son art. Il apporte une dimension profondément humaine, truculente. Augustine Kofie possède un style dynamique de muralisme contemporain, une pratique illustrative qui se penche et appréhende avec intérêt une pratique comme le Dieu Romain Janus, garant du passé et du futur en même temps.
LX.ONE
©Damien Dohmen
« Toute forme est une base pour la couleur, chaque couleur est l’attribut d’une forme.” – Victor Vasarely
LX.One n’est pas intéressé par l’offensive formelle des expériences linguistiques, il ne veut pas insister sur ce qui a déjà été fait, et il ne traduit pas non plus ses visions en poèmes comme les poètes modernes le font. Il explore plutôt le pixel, le plus petit , dans le but d’atteindre la base de la forme, le skelette des couleurs. Dissertant autour du chant de la géométrie : le bruit des formes, un système de tensions de l’espace libre , il apporte une réponse à l’architecture, l’urbanisme et le design. En amenant un souffle propre aux schémas de pensée de Piet Mondrian and Vasarelly à nos murs, LX.One a décidé de suivre les seuls absolus dans la vie que sont les lignes verticales and horizontales.
©DR
En 1910, les Néo-plasticiens croient que l’Art devrait être conceptualisé au maximum de ses possibilités, utilisant des éléments planes et des « color blocks », où le lyricisme, dramatisme, symbolisme, et la simple narration seraient oubliés. L’image ne devrait avoir d’autre sens que sa dimension iconographique. Au milieu des années 90, LX.One module ses talents graphiques dans le monde science-fiction des grilles, damiers, isométriques et autres grilles hexagonales.
©Damien Dohmen
Décomposant la lettre de sa version la plus pure il voyage entre plénitude et vide de l’espace utilisant les couleurs comme pont entre les deux mondes. Suivant la tradition du Graffiti il nous donne une illusion plastique en 3D qui porte à confusion et attaque la vision, la structure cellulaire, l’axonométrie des cubes. Ses volumes donc on ne capte pas l’origine dans l’image sont le fruit d’une ambiguïté cultivée de la forme elle-même.
©Damien Dohmen
Le mode de vue alternatif d’ LX.one et son évocation réussie du mouvement, de la lumière et des ombres, à travers les couleurs et son imaginaire, créent un espace irréel. Dans ce théâtre de réalité le monde n’avait aucunes limitations. LX.one est une sorte d’alpiniste géométrique, surfant sur l’infinité et le pont des formes , par-dessus la cascade des univers inconnus, suivant son violent désir d’exploser dans un univers parralèle naviguant sur un océan déchaîné de solitude vers un nouvel Art Martial : le LX-Ism.
©Damien Dohmen
La Palissade se trouve 8 Quai Galuperie à Bayonne, au bord de l’Adour et la fresque est visible tous les jours. L’exposition collective “Abstract Street Art” est visible jusqu’au 2 Juin 2018 à Spacejunk Bayonne, 35 Rue Sainte-Catherine. Plus d’infos sur Facebook en cliquant sur le bandeau ci-dessous :
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